S’il
existe un quasi-consensus dans les média nationaux, qu’ils soient
TV, radio ou papier, c’est à propos des commentaires très
critiquables précisant la baisse de mobilisation des Gilets Jaunes à
l’occasion de l’Acte VI d’hier. Il est intéressant de
s’arrêter un moment sur les informations qui leur permettent cette
affirmation très superficielle et partisane. Tous font référence
aux chiffres communiqués par le ministère de l’Intérieur. Les
Gilets Jaunes n’ont pas, comme peuvent le faire les syndicats à
l’occasion des manifs qu’ils organisent, leur propre système de
comptage, qui est d’ailleurs également à « prendre avec des
pincettes ». La seule source d’information provient donc de
la Place Beauvau,
un ministère placé sous l’autorité directe de Christophe
Castaner, un très proche du chef de l’Etat, qui est lui-même la
cible principale des contestataires qui en appellent d’ailleurs à
sa démission au cours de leurs actions. Alors quel crédit
apporter à ces chiffres offerts sur un plateau à la presse
nationale ? Une presse, alliée quasi indéfectible du pouvoir,
qui a mission de relayer ces informations et faire passer dans
l’opinion publique le sentiment que le mouvement s’essouffle et
que la fin est proche. Tout comme cette même presse a fait croire
qu’Emmanuel Macron était le « sauveur » lors de la
dernière élection présidentielle ! La campagne de
désinformation est bien installée, l’intox présente au
quotidien, de façon à faire entrer dans la tête du « petit
peuple » que la voie est sans issue. Des média qui évitent
soigneusement d’évoquer les grands rassemblements qui ont eu lieux
dans les grandes villes de France, avec le parti pris de laisser
Paris vide. De nombreuses vidéos et photos circulent sur Internet
montrant que la mobilisation reste importante, sans pour autant
pouvoir en détailler l’ampleur. Il n’est également pas question
de parler de l’extension du mouvement par-delà les frontières de
l’Hexagone, comme en Belgique, en Allemagne, aux Pays-Bas, en
Serbie, en Bulgarie, au Portugal… et même en Afrique du Sud et aux
Etats-Unis où une douzaine de manifestants se sont plantés devant
l’ambassade de France à New-York en solidarité avec le mouvement
qui secoue la France depuis un mois. (Voir la carte ici)
Dans cette guerre de
communication, dont dépendra en grande partie l’avenir du
mouvement, il est donc indispensable que chacun soit dans la plus
grande méfiance et d’entreprendre une démarche fondamentale :
aller chercher soit même l’information, notamment sur le web où
il existe des sites et réseaux sociaux qui ne sont pas « à la
botte » du pouvoir. Voir également les média étrangers qui
ont une toute autre façon de traiter le sujet des Gilets Jaunes,
souvent édifiante de la non objectivité organisée des grands média
nationaux. Méfiance donc lorsque vous regardez la « télé »
ou que vous lisez « le journal »…