Réuni mardi soir
à Bussang, le conseil communautaire avait à examiner de nombreux
chiffres, dont le budget primitif piscines. Un point qui a fait
l’objet d’un débat courtois, mais très animé.
Le vent de la
fronde a soufflé fort au moment de l’examen du budget primitif des
piscines à la réunion de la Communauté de Communes des Ballons des
Hautes Vosges. Dès la fin de la lecture des chiffres présentés par
Jean-François Viry, les débats étaient lancés de façon
vigoureuse par François Cunat qui déplorait : « Le
projet présenté en 2016 était de 2 millions d’Euros. On nous
présente aujourd’hui un projet qui a été multiplié par deux. On
va exploser l’endettement et donc la fiscalité pour financer ce
projet. Je suis pleinement d’accord sur le fait que nous avons
besoin d’une piscine, mais pas à ce prix ! ». Et le
premier magistrat de Ramonchamp de s’interroger sur la pertinence
de l’espace détente et d’évoquer également une gestion de
l’information peu convaincante : « J’ai n’ai reçu
les documents que cet après-midi ! » et sur le sentiment
qu’il exprimait ainsi : « Je me sens un peu floué. On
m’a demandé de rechercher des sources de recettes supplémentaires
pour la comcom. Ce n’est pas pour ouvrir en grand les vannes ! ».
Et de conclure : « Je ne voterai pas ce budget ».
Le
président Peduzzi ne manquait bien évidemment pas de réagir. Il
détaillait notamment les évolutions du projet depuis de début,
mettant l’accent sur les nécessité de prise en compte de
certaines évolutions « Lors de la visite de piscines ailleurs,
nous nous sommes rendu compte que le projet initial nous conduirait
droit dans le mur, notamment en ce qui concerne le traitement de
l’air et de l’eau ».
Sur ce point, Alain Vinel
complétait : « Le projet 2016 n’avait pas assez
approfondi cet aspect. Les incidents de fin d’année nous ont
ouvert les yeux, notamment sur les problèmes de chloramine, dont on
sait aujourd’hui qu’ils ont été le catalyseur de problèmes de
santé d’un de nos maitre-nageur qui ne peut plus exercer
normalement son métier. On sait également que le traitement de
l’air permettront de ne avoir à gérer un risque d’effondrement
de plafond sous la pression d’une couche de laine de verre saturée
en humidité ou de voir de l’eau couler des luminaires ».
Sept voix
contre
Le maire de Bussang insistait également sur « La
nécessité de disposer de nouveaux services et équipements intégrés
comme les espaces ludiques et bien-être pour satisfaire aux besoins
des familles qui vont chercher ailleurs ce qu’ils n’ont pas
ici ».
Le Président argumentait par ailleurs sur « Le
travail en équipe mené en large concertation » avant de
plaider « Les modifications proposées vont bénéficier de
subventions à des taux particulièrement intéressants et nous
permettre de disposer d’un outil important, notamment pour
l’activité touristique, dont le développement et le renforcement
font partie des obligations inscrites dans le projet de territoire
2014. Les choix ont été faits en regard des subventions possibles
avec des incitations fortes à apporter du nouveau par le biais
d’aides bonifiées ».
C’était au tour de Stéphane
Tramzal d’entrer dans les débats : « Il s’agit d’un
investissement très coûteux. Mais ce qui tue, c’est le
fonctionnement. Nous aurons à verser 750 000 Euros pour
équilibrer l’exploitation. Je suis très inquiet pour notre
territoire qui est déjà en souffrance, et on en remet une
couche ».
Un argument que Dominique Peduzzi tenait à
relativiser en précisant « Nous avons des pistes à explorer
pour alléger les dépenses, augmenter les recettes avec l’objectif
bien évidemment de faire baisser la pression fiscale. Nous sommes
dans l’attente des chiffres de dotations. On peut éviter
l’augmentation de la fiscalité pour financer la piscine ».
Au
terme de ces débats, le budget primitif piscine était finalement
adopté par 17 voix pour et 7 contre, les représentants de
Ramonchamp et Rupt étant rejoints au moment du vote par Etienne
Colin, maire de Ferdrupt, qui venait de dénoncer « Une
pression fiscale omniprésente à tous les niveaux. Les gens en ont
marre ! ».