LE MENIL
«At the going down of the sun and in the morning, we will remember them» *
* Quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore, nous nous souviendrons d’eux
* Quand viendra l’heure du crépuscule et celle de l’aurore, nous nous souviendrons d’eux
Les cicatrices sont aujourd’hui refermées, mais la douleur reste, insidieuse, persistante.
Le temps n’a pas d’emprise sur elle. Soixante-quinze années plus tard, le souvenir reste fort de ces hommes qui ont combattu pour libérer la commune du joug nazi. Jean-François Viry rappelait cet épisode local ayant pour cadre la Bataille des Vosges que l’ennemi ne voulait pas lâcher et qui voyait les hommes du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes engager le combat le 16 octobre 1944.: « C’est dans quarante centimètres de neige et des températures glaciales que se sont déroulés les combats »
En première ligne, les « paras » ont payé le prix fort : « En vingt jours, ce sont 128 soldats qui seront tués, trois cent quatre-vingt autres blessés et trois-cent-quatre-vingt autres devront quitter le front, victimes de profondes gelures » rappelait l’Adj.Chef Verlot. Cet acte de bravoure qui a permis de s’emparer de positions stratégiques voyait le 1er RCP cité à l’Ordre de l’Armée Aérienne, recevant du même coup la Croix de Guerre avec Palmes.
Tour à tour, les « officiels » ont rendu un hommage appuyé à ces combattants, « Hommes et femmes qui se sont levés pour notre Liberté ».
Tour à tour, les « officiels » ont rendu un hommage appuyé à ces combattants, « Hommes et femmes qui se sont levés pour notre Liberté ».
Les cérémonies marquant cet
anniversaire ont donc permis de multiplier les hommages et les
souvenirs. Que ce soit au Monument aux Morts, à la Cote 1008 ou à
proximité du chalet du Rupt de la Sauce, l’émotion a été
particulièrement présente à chaque instant. L’inauguration de la
plaque à proximité du chalet a permis de rappeler les faits qui ont
sauvé la vie des deux pilotes de la Royal Air Force dont l'avion
s'était écrasé le 5 février 1944. Une superbe idée de Benoît
Howson, enseignant à Epinal et passionné de l’histoire de la RAF
et qui, aujourd’hui encore reste en contact avec les familles de
ces aviateurs tombés dans les Vosges. L’un d’entre eux, Gordon
Hemmings, aujourd’hui âgé de 96 ans et dont l’état de santé
ne lui a pas permis d’être présent, témoignait cependant par
texte interposé : « Ce chalet m’a sans aucun doute
sauvé la vie alors que descendais péniblement la montagne suite au
crash de mon Short Stirling. Mes blessures saignaient, mon visage et
mes mains étaient brulées. Ce chalet a également sauvé la vie de
l’opérateur radio Sgt Cardiff qui m’a bientôt rejoint.
Cependant, mon souvenir principal est celui des courageux villageois
du Ménil et du Thillot qui ont marché des kilomètres et bravé la
neige profonde, dans un premier temps pour nous trouver et qui ont
refait le pénible voyage en apportant des luges pour nous faire
descendre dans la vallée ».