2019_04_07 Bernard Koehl - le-thillot.com : l'actualité gratuite du Thillot et Environs - Archives 2019

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LE THILLOT

Bernard aux mains d’or

Dans son atelier, Bernard Koehl redonne vie aux sièges ayant subi les outrages du temps qui passe, mettant en œuvre un superbe savoir-faire dont l’avenir est incertain…
Même les plus beaux meubles, fabriqués « à l’ancienne » selon des méthodes séculaires, finissent par ternir, subir l’usure du temps qui passe. Pour ce qui concerne les sièges, si la structure en bois sait résister sans sourciller, les tissus et garnitures n’ont pas cette force. C’est à ce niveau qu’intervient le tapissier décorateur pour redonner vie à ces objets chargés de souvenirs, qui « ont une âme… »
Formé à l’âge de 14 ans à Liffol le Grand, la capitale du meuble, Bernard Koehl fait partie de ces artisans dont les mains ont développé cette magie, s’appuyant sur un savoir-faire ancestral au service de la restauration de ces anciens sièges.
Installé durant cinq années dans un premier temps à Neufchâteau, d’où il est originaire, Bernard Koehl ouvre une boutique à Epinal en 1975. « J’avais une clientèle dont une grosse partie était originaire d’Alsace ou de Suisse » explique-t-il « C’est la raison pour laquelle, à un retour de chez un client, je me suis arrêté au Thillot pour passer dans une agence immobilière et chez le notaire pour trouver un local dans la commune ». Il jette son dévolu sur un local situé au 43 rue Charles de Gaulle, face à l’hôpital local. Il s’installe donc en 1996 et poursuit cette passion qu’il a développée pour la restauration des sièges anciens, qu’ils soient montés sur ressorts, garnis de mousse ou de crin.
Avec précision et délicatesse, Bernard entreprend de les déshabiller totalement afin de mettre à jour la structure en bois, avant de le refaire en totalité avec patience et maîtrise. Des vertus qui n’ont plus beaucoup de place dans le monde d’aujourd’hui, orienté vers la vitesse et les coûts incompatibles avec le travail de qualité fourni par l’artisan-artiste. Et le résultat est incomparable et la garantie est évidente que ce siège n’est pas prêt de rendre l’âme. « Il arrive qu’on me demande de refaire un siège fabriqué au départ de façon industrielle » explique Bernard « Quand je peux le refaire, il ressort avec une qualité artisanale, prêt à défier le temps ».
Cela fait maintenant six ans que Bernard a fait valoir ses droits à la retraite.  Il aimerait pas dessus tout que son atelier soit repris par un jeune passionné. « J’ai fait des démarches à la Chambre de Commerce et d’Industrie ainsi qu’à la Chambre des Métiers et à la Région, mais pour l’instant, cela n’a rien donné.. » se désole-t-il « Pourtant, il y a de la demande et il est possible d’en vivre ». En attendant l’arrivée tant espérée, Bernard a choisi de poursuivre son activité en tant qu’auto entrepreneur, en levant quelque peu le pied afin se laisser du temps pour vivre d’autres envies, d’autres passions. Si le tennis de table lui permet de son propre aveu de « se défouler », il cultive sous d’autres manières la richesse de ses mains où elles font merveille.
Il montre avec fierté, bien installées aux côtés de ses nombreux « Lego® Technic » ses maquettes réalisées avec des allumettes : Notre Dame de Paris, une tour Eiffel, un bateau à aube type Mississipi, un camion de pompiers (avec grande échelle coulissante-, un train à vapeur du Far-West. « La prochaine sera une réplique de Tower Bridge, le célèbre pont londonien qui fera 1.80m de long » ajoute-t-il avec un grand sourire. A admirer au terme de quelques centaines d‘heures de travail…
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