Un Acte VI plus « musclé »
et une mobilisation « décevante »
Des blocages
d’une dizaine de minutes au carrefour du centre-ville, aux sorties
de la ville du côté de la fin de la rue Jules Ferry et à la
Champagne, au carrefour de la rue de la Gare : les Gilets Jaunes
ont marqué cette journée de l’Acte VI par des actions nettement
plus musclées que celles qui émaillent leurs journées en semaine.
Des actions improvisées que les gendarmes ont suivi attentivement.
Non seulement pour assurer la sécurité des manifestants, mais aussi
pour les prévenir : « Un blocage est une entrave à la
libre circulation ». Et le premier coup de semonce n’a pas
tardé à arriver. Au premier blocage, à hauteur des anciens locaux
du tissage Georges, les forces de l’ordre indiquaient avoir reçu
des instructions précisant qu’il y aurait des convocations. Qui ?
Quand ? Pas de précision… S’il est vrai qu’à
l’occasion des actions de ce jour, l’effectif a été plus
important qu’en semaine, on est cependant loin de la mobilisation
qui a marqué le début du mouvement le samedi 17 novembre. Ce matin,
au plus fort de la mobilisation, les Gilets Jaunes n’étaient
qu’une cinquantaine. Un constat qui attristait profondément Daniel
qui commentait : « Je ne comprends pas, c’est à croire
que les gens sont satisfaits de leur sort, ou qu’ils attendent
tranquillement que le mouvement leur amène du pouvoir d’achat
supplémentaire sans s’investir eux même ! ». Manu
enchainait : « Il y a plein d’automobilistes qui
circulent avec un gilet jaune sur le tableau de bord, qui klaxonnent
ou qui nous font de grands signes de la main pour nous encourager,
nous montrer qu’ils sont solidaires. C’est bien, mais pas
suffisant. Il faut qu’ils viennent nous rejoindre ! ».
En attendant ces renforts espérés, Manu a quitté le groupe en
fin de matinée. Il faisait partie d’une délégation locale
particulièrement motivée pour rejoindre la manifestation à Nancy,
l’une des 14 grandes villes désignées stratégiquement pour cet
Acte VI, Paris ayant été de son côté désignée « ville
vide ».