Sous la pluie et
dans le froid, la détermination des Gilets Jaunes ne faiblit pas.
Bien au contraire, outre les très nombreux signes de sympathie
marqués par des saluts et des coups de klaxons, elle est renforcée
par l’actualité que les membres du groupe ne manquent pas de
suivre avec attention avant de la commenter. « Les flics ont eu
droit à une augmentation. Ils peuvent nous dire merci » lâche
Manu « Même chose pour les CRS qui viennent de décrocher une
prime pour nous avoir cogné ! » avant de poursuivre avec
force « Mais on n’a pas dit notre dernier mot. On continue le
combat ! ». Un peu plus loin, un Gilet Jaune a sorti
son smartphone. Un regroupement s’opère autour de lui. Sur l’écran
de l’appareil défilent les images d’une séquence dans laquelle
des Gilets Jaunes sont interpellés par des forces de l’ordre pour
quitter les lieux… jusqu’à l’arrivée du propriétaire du
terrain qui renvoie les policiers aux vestiaires en leur précisant
qu’ils n’ont rien à faire sur son terrain ! Ce combat,
Nicole le mène également au quotidien. Même elle confesse qu’elle
s’est ralliée au mouvement pour se battre pour sa retraite et
notamment pour son indexation sur le coût de la vie, sa motivation
s’est aujourd’hui bien élargie. Elle a longuement travaillé
dans les services administratifs chez Bluntzer jusqu’à la
fermeture. Après, c’est sans état d’âme qu’elle s’est
retrouvée comme brodeuse dans une entreprise textile d’abord au
Thillot, puis à la Bresse. « Je viens ici tous les jours pour
améliorer ma situation, mais aussi pour mes enfants et
petits-enfants et plus globalement pour le pouvoir d’achat des gens
de la base ». Et Nicole de conclure avec une moue colérique
« Quand je vois ce qu’ils dépensent en haut pour refaire la
salle des fêtes de l’Elysée ! ».