Les travaux sur le réseau
d’assainissement ont quelque peu perturbé les Gilets Jaunes ce
matin au centre-ville. Mais pas de panique, ils n’ont duré que le
temps de reboucher un gros trou avant d’envoyer la résine. Le
groupe de contestataires s’est cependant déplacé, notamment à la
trésorerie avec, au retour la sympathique invitation de Maryse
Thiébautgeorges qui les a invité à prendre un café au restaurant
bar de la Place. En se déplaçant, les manifestants ont également
affiché la prise en considération des doléances d’Aurélie du
salon de coiffure « Brunes et Blondes ». « Depuis
le début du mouvement, j’ai une baisse importante d’activité »
expliquait-elle « En plus, avec les klaxons qui n’arrêtent
pas, on a une tête comme ça ! ». Cette information n’a
donc pas manqué de faire réagir les manifestants qui ont donc
décidé de faire tourner les endroits où exprimer leur
mécontentement, même si l’après-midi, après avoir constaté que
le salon était fermé, ils ont repris position à proximité de la
place de la mairie. Ce sentiment de mécontentement – voire plus
– est largement partagé par Stéphane, un Ramoncenais âgé de 55
ans, originaire de Normandie qui raconte son histoire :
« J’étais boucher et j’ai connu de graves problèmes de
santé. Après avoir subi une grosse intervention chirurgicale, j’ai
été déclaré inapte par la médecine du travail. Je bénéficie
d’une pension de 900 Euros par mois avec à ma charge deux enfants
dont l’un connait également des problèmes de santé qui le rend
inapte au travail en milieu ordinaire et qui est refusé en milieu
protégé ! ». Face à ses difficultés récurrentes,
Stéphane, se sentant mieux, décide de reprendre un travail « Au
bout de 3 heures, je suis passé devant la médecine du travail qui
m’a interdit de poursuivre » confesse-t-il « Je suis
donc confronté à d’énormes problèmes financiers. Je bénéfice
de l’ACS – Aide à la Complémentaire Santé – mais je dois
avancer les frais qui me sont ensuite remboursé un mois et demi plus
tard. Tout simplement impossible ! Je suis donc dans
l’obligation d’annuler certains rendez-vous médicaux qui sont
pourtant considérés comme indispensables… ». De nouvelles
démarches sont en cours, dont Stéphane espère qu’elles seront en
mesure d’améliorer sa situation. « Le 5 de chaque mois, il
me reste 150 Euros pour boucler le mois, nourriture à acheter, bien
sûr ! ». Alors, son implication dans le mouvement des
gilets jaunes, Stéphane le justifie ainsi « On n’arrête pas
de nous taxer. Je veux simplement pouvoir vivre décemment dans la
dignité ».