Le gros des troupes du week-end ayant
repris le travail, un appel est lancé aux retraités pour se
mobiliser, ainsi qu’aux chômeurs.
Il fallait s’y
attendre. Passé le week-end, les troupes des Gilets Jaunes du
Thillot se sont largement éclaircies. Pour autant, cela n’a
nullement entamé la détermination de ceux qui étaient présents.
Parmi eux, Sandy 20 ans et Jimmy 23 ans, deux jeunes actuellement au
chômage : « Les taxes qu’on nous impose sont
insupportables » commentaient-ils de concert « Sans
compter les prix du carburant qui nous étouffent ! ». D’un
autre côté, sa carrière professionnelle terminée, Jean-Pierre,
en appelait à la mobilisation, notamment des retraités :
« Malgré l’action de 500 000 manifestants, le refus de
deux Français sur trois, le gouvernement a décidé de poursuivre
l’arnaque fiscale et compte sur l’essoufflement du mouvement pour
faire passer en force les taxes sur le gasoil, fioul et autres
mesures antisociales » plaidait-il avant de poursuivre « Pour
ne pas perdre d’argent sur leurs salaires, les actifs devront se
rendre au boulot et ne seront donc plus dans la rue. Pour compenser
ce manque et amplifier le mouvement de colère, notre devoir, à nous
retraités, est de manifester, notre petite retraite n’ayant pas à
en subir les conséquences ». Et le retraité manifestant
d’exhorter se semblables « Si vous n’êtes pas au courant
des mesures gouvernementales, ce n’est pas en râlant devant la
télé que les choses vont changer. Pour conserver notre pouvoir
d’achat, notre petite retraite, aider nos enfants et
petits-enfants, manifestons notre désaccord. Tous dans la rue avec
les gilets jaunes. Moi j’y suis ! ». Bien conscients
de l’enjeu de pouvoir se rendre au travail, les membres du
collectif avaient donc décidé de changer leur fusil d’épaule,
afin de ne pas entraver ce trajet essentiel. Un petit briefing sur la
place du 8 Mai et le choix était annoncé : multiplier les
allers et retours entre le centre-ville et la Champagne avec blocages
ponctuels des stations-service et l’occupation des passages
piétons,. Le cortège s’ébranlait, banderoles déployées, afin
de mettre en œuvre cette nouvelle forme d’action. Au terme de la
journée de navettes toujours sous l’œil des forces de l’ordre
et une nouvelle fois marquée par la bonne humeur et les coups de
klaxon des routiers solidaires, les manifestants décidaient de
reconduire le mouvement ce jour (mardi 20 novembre), même heure,
même lieu, à savoir Place du 8 Mai à 9h00.