Maître des mots, jouant superbement avec eux, conjuguant
parfaitement poésie, malice et humour pour les mettre à
disposition d’émotions multiples, servies de plus par une voix
rauque, quelques fois rocailleuse, passant outre les obstacles
dermiques pour faire vibrer les chairs en profondeur, qui plus est
virtuose de la guitare : Louis Ville a comblé son public
vendredi soir à la médiathèque. Durant une heure et demie, il a
chanté la Vie : ses amours, ses joies, ses tristesses, ses
rêves, ses colères, ses révoltes… Une sensibilité à fleur de
peau largement ressentie, jusqu’à la pointe de ses orteils nus sur
scène.
Totalement de noir vêtu et les chevaux en bataille,
l’auteur compositeur interprète a également pris grand plaisir à
jouer avec le public, l’invitant de temps à autre avec un métier
consommé à reprendre un refrain avec lui. Les spectateurs ne se
sont pas fait prier… « Vive la culture, on est mieux qu’au
bistrot ! ».
Ce concert de rentrée, choisi et
introduit par Maryse Mangin la directrice de la médiathèque
constituait une sorte de « petit retour aux sources »
pour celui qui se veut « plus artisan qu’artiste ».
Originaire de Dommartin les Remiremont, Louis Ville précisait avec
humour mêlé d’autodérision « Je me souviens être déjà
venu au Thillot, à la MJC. C’était en…1927 ! ». Il
est aujourd’hui installé dans un patelin perdu quelque part dans
la Meuse, non loin du lac de Madine, dans une ancienne école où il
a aménagé son studio pour composer ses chansons bien sûr, mais
aussi de nombreuses musiques de films et documentaires. Loin d’être
un loup solitaire cloîtré dans sa tanière, il met ses talents et
sa superbe conscience d’Être Humain au service de populations en
difficulté – prisons, EHPAD, foyers de jeunes filles, réfugiés…-
pour lesquelles il anime des ateliers d’écriture.
Louis
Ville, poète, chanteur, guitariste…Homme envoûtant…