A sa demande, le
député a été reçu à la séance du conseil municipal de ce
dernier vendredi. Les échanges ont été riches et débridés.
Au terme de
l’imposant ordre du jour, les édiles ont échangé sur de nombreux
sujets avec Christophe Naegelen qui a assisté aux débats dans le
plus grand silence, griffonnant quelques notes sur le papier au fil
des débats. Les discussions débridées ont permis d’aborder
plusieurs sujets après que le député ait à nouveau insisté
l’importance que revêt pour lui d’être sur le terrain, à la
rencontre des élus locaux, afin de pouvoir faire remonter les
problématiques auxquelles ils sont confrontés et de travailler
ensemble pour améliorer ce qui peut l’être. Et de reprendre cette
phrase qu’il affectionne particulièrement « Seul on va plus
vite, mais ensemble on va plus loin ».
A propos des
difficultés à trouver des entreprises pour certains marchés,
Christophe Naegelen témoignait de la difficulté qu’ont certaines
entreprises à trouver du personnel qualifié. « Il existe un
problème de formation » confiait-il « En relation
avec le rectorat, j’ai proposé que des journées de
sensibilisation soient organisées afin d’attirer des jeunes vers
certains métiers en manque de main d’œuvre ».
Mais le
gros des discussions était orienté vers cette affirmation de Michel
Mourot : « J’ai le sentiment que les maires sont de plus
en plus mis à l’index et que c’est l’administration qui est
aux commandes ». Et le premier magistrat de développer « Les
textes sont particulièrement rigides, comme par exemple le Plan
Local d’Urbanisme ». Le député n’hésitait pas à abonder
dans le sens du maire du Thillot : « Les élus sont
aujourd’hui aux mains des hauts fonctionnaires qui rédigent les
textes qui sont ensuite soumis aux votes ».
Le maire
enchainait avec un autre cheval de bataille : « Avec la
loi NOTRe - qui n’est pas la nôtre ! - le législateur a
chargé la mule ! De plus, sur le terrain, de nombreuses
questions restent sans réponses… On essaye de rendre la vie
de nos concitoyens meilleure et par derrière, on nous complique
sérieusement les choses». Là encore, Christophe Naegelen
s’alignait sur la position de son hôte du jour : « Cette
loi est une aberration » commentait-il « Elle met en
œuvre une vision profondément déracinée des réalités du
terrain ».
Le mot de la fin revenait au député qui
mettait le doigt sur le détournement de la constitution. « La
séparation des pouvoirs entre le Président et l’Assemblée
Nationale n’existe plus. Nous avons à faire avec des députés qui
sont à la botte du gouvernement et qui se conduisent comme des
marionnettes, manipulés qu’ils sont par ce gouvernement ».
La démocratie va
mal…
Les discussions n’ont pas pu aborder le sujet puisque les faits
remontent dans la nuit de vendredi à samedi, après la clôture de
ce conseil municipal. L’assemblée nationale a ainsi ajouté un
nouveau chapitre à ses pratiques pour le moins préoccupantes sur le
plan de l’éthique démocratique. Après avoir procédé de la
même manière au sujet de textes de lois controversés, une nouvelle
proposition pourtant salutaire en terme de santé publique, a été
rejetée par des députés en nombre très réduit au moment du vote.
Au petit matin de ce samedi 15 septembre, une soixantaine de députés
s’est opposée à l’inscription dans la loi de l’interdiction
du glyphosate.
Un fait qui pose plusieurs questions :
-
Pourquoi les séances dans l’hémicycle se poursuivent-elles la
nuit ? Les députés n’ont-ils pas le droit de se reposer
comme tout un chacun ?
- Pourquoi, comme en de nombreuses
autres assemblées, un quorum n’est-il pas exigé afin de valider
les décisions avec une véritable légitimité ? Une loi
pourrait-elle être adoptée ou rejetée avec la présence d’un
seul député ?
- A un autre niveau, ce sont donc une
soixantaine d’élus qui ont choisi de balayer de leur vote une
opinion publique qui, à 80%, est favorable à l’élimination de ce
poison qu’est le glyphosate que l’on retrouve dans les assiettes,
provocant de nombreuses maladies dont des cancers, selon l’OMS. La
vie et la santé des gens sont-elles insignifiantes pour
eux ?
Combien sont-ils, ces Français, désabusés par ce
type de situation ? Combien seront-ils lors de prochaines
élections à s’abstenir ou voter blanc ou nul sous l’œil
faussement inquiet des politiques qui, une fois encore, se borneront
à ne pas écouter le message en comptabilisant seulement les
bulletins exprimés. La démocratie va mal…