Si
le petit mammifère fait l’objet d’une nuit internationale, c’est
qu’il a grand besoin d’être protégé. « La situation de
cet animal s’améliore » expliquait Pierre-Emmanuel Bastien,
spécialiste très pointu de ces chiroptères « Plus par
désintérêt d’ailleurs que par sensibilisation à sa fragilité,
même si l’association de cet animal avec Batman a quelque peu
éclairci le tableau » commentait-il. Et de préciser le
contexte plus que défavorable dont ont souffert ces « reines
de la nuit ». « Afin de pouvoir sortir tranquillement et
retrouver leurs copains à la taverne, les hommes ont fait circuler
une information aussi fausse que dissuasive afin de se débarrasser
des femmes et enfants : « Les chauve-souris se posent sur
leurs têtes, s’emmêlent les pattes dans les cheveux et sont
difficiles à démêler ! ». L’animateur détaillait
également cette mauvaise réputation arrivée par le biais de
Dracula, le vampire suceur de sang, qui est aussi le nom d’une
espèce de chauve-souris, parmi tant d’autres : « Il
existe sur Terre quelques 1200 espèces, dont 23 sont recensées en
Lorraine » détaillait-il. Des espèces particulièrement
sensibles qui, notamment au moment de l’hibernation, doivent
trouver un lieu associant calme, ainsi que température stable aux
environs de 6 à 8 degré et humidité afin qu’elles ne se
dessèchent pas durant cette période de grands froids peu propice à
la chasse aux insectes. Des conditions pleinement réunies dans les
galeries du site des Hautes Mynes.
Ces mammifères sont
particulièrement intéressants, car véritables « insecticides »
naturels. « Certaines espèces de ces chauve-souris sont
insectivores et consomment jusque 2000 insectes par nuit, moment où
elles mettent à profit leur système d’écho location sans crainte
de prédateurs ».
Une capacité que l’animateur ne
s’est pas privé d’illustrer en plaçant un masque opaque sur les
yeux d’un enfant volontaire devant se mettre en quête d’une
« proie » humaine chargée de jouer le rôle d’un
insecte qui devait répondre aux « bip » émis par la
chauve-souris humaine. Il n’a pas fallu longtemps à la
« chauve-souris » pour localiser sa proie.
Toujours
dans le démonstratif, l’animateur mandaté par le Parc des Ballons
dans le cadre de Natura 2000 invitait ses visiteurs à une
dégustation très particulière, se rapprochant de celle des
chiroptères insectivores, en l’occurrence des grillons grillés
que chacun a pu croquer, quelques fois avec une moue qui en disait
long sur les obstacles psychologiques et culturels rencontrés, mais
qui, au bout du compte, ont permis d’apprécier cette cuisine très
particulière qui, si l’on en croit les experts, sera la base de
notre alimentation de demain.
A cette occasion, les visiteurs
ont également pu, sous la conduite des guides des Hautes Mynes,
notamment de Jean-Philippe Simon, coordinateur de cette animation,
visiter les galeries du site, lieu privilégié d’hibernation des
chauves-souris et superbes vestiges des anciennes mines de cuivre des
Ducs de Lorraine.