A la ferme de Noiregoutte de Fresse sur Moselle, il y a belle lurette qu’Ivan et Céline sont sortis des sentiers battus pour privilégier une osmose aussi profonde que possible avec leur environnement.
Préalablement installés en Côte d’Or comme maraîchers bio, Ivan
et Céline Martynciow décident d’acheter l’ancienne ferme
Mougenot que le précédent propriétaire avait transformée en
résidence secondaire. C’était en avril 2015. « Nous
souhaitions nous rapprocher de nos familles » explique Ivan
« Céline est d’origine alsacienne et de mon côté, ma
famille est à Corcieux ». Le « bio », cela fait un
bail que le couple l’a adopté. « Nous avons rapidement été
confrontés à des problèmes d’allergies alors que nous utilisions
des traitements chimiques » confie l’agriculteur fressiot «
C’est également une prise de conscience : le monde de
consommation effrénée ne peut que nous mener droit dans le mur ! ».
Aujourd’hui, le couple a adopté un mode de vie en pleine osmose
avec une philosophie qu’Ivan résume ainsi : « Nous
respectons toutes les formes de vie, qu’elles soient animales,
végétales ou humaines. Nous ne pouvons pas être heureux si quelque
part, nous provoquons le malheur des autres ». Et cela va très
loin dans la conscience des autres : le tracteur, générateur
de pollution sonore, n’est utilisé qu’en cas d’extrême
nécessité. « Si au cours d’un chantier, nous retrouvons des
clous tordus, nous les redressons afin qu’ils puissent encore nous
servir » détaille encore Ivan « Dans cette recherche
d’habitudes ancestrales, nous nous sommes rendus compte que les
anciens utilisaient beaucoup plus leurs neurones dans leur quotidien.
Nous essayons de marcher sur leur pas ».
Aujourd’hui,
l’exploitation compte une quarantaine de chèvres « De
Lorraine, race locale » s’empresse d’ajouter l’agriculteur,
quatre vaches, quatre veaux et un espace maraîcher, le tout réparti
sur une vingtaine d’hectares.Une surface que le couple s’emploie
à augmenter dans le plus profond respect de la forêt.
Vivre le monde sans le subir
Le lait de chèvre est transformé
sur place et les fromages et produits maraîchers sont vendus sur le
marché du Thillot, complétés par la mise à dispositions de
paniers de légumes à une clientèle friande de produits sains. Un
espace de vente est également aménagé à la ferme, de temps à
autre géré par Emma, la fille d’Ivan et Céline, qui doit
prochainement entreprendre des études d’horticulture en
Alsace.
« Nous sommes en cours d’obtention des agréments
nécessaires à la fourniture de nos produits à des collectivités »
reprend Ivan « Le collège du Thillot et des écoles du secteur
sont demandeurs ». Une démarche qui nécessitera une
augmentation du troupeau afin de gonfler la production et satisfaire
ces nouveaux clients. « Nous avons également le souci de
prendre en considération la reprise à terme de la ferme par Samuel,
notre fils, actuellement en formation à la Maison Familiale des 4
Vents à Ramonchamp ».
Des projets, le couple en a d’autres.
« La ferme n’est pas raccordé au réseau électrique »
confie Ivan « Nous allons prochainement lancer une opération
de «crowdfunding », un financement participatif à
partir du site https://www.miimosa.com/fr?l=fr
afin de nous doter de panneaux solaires, d’une éolienne, de
batteries de stockage de l’électricité produite et d’un groupe
électrogène de secours. Notre besoin se situe aux environs de
10 000 Euros ». Autre projet : l’acquisition d’un
tracteur 4 roues motrices afin de réduire la pénibilité du
travail. « Ces projets ont un objectif commun » reprend
Ivan en guide de conclusion « Nous permettre de continuer à
être heureux avec un esprit permanent d’ouverture sur le monde qui
nous permet de le vivre sans le subir »