Suite au feu vert
du ministère, l’ADEMAT relève des points d’inquiétude et
appelle à la poursuite de la vigilance. Explications.
La mobilisation a payé et les acteurs se sont battus - bien battus même - puisque lors d’une récente rencontre au Ministère de la Santé en présence du directeur de l’ARS (Agence Régionale de la Santé), les doutes concernant le maintien de la maternité ont été levés sans ambiguïté, à la grande joie de tous, notamment de Christophe Naegelen qui s’est beaucoup investi sur ce dossier.
Cependant cette victoire ne manque pas d’interpeler… Face à une administration dont le mot d’ordre est de serrer les cordons de la bourse, cela parait trop facile, même si le combat a été rude et long et que la marche arrière finalement opérée est le résultat d’une implication et d’une mobilisation sans faille. Comment imaginer que, comme dans toute négociation, il n’y ait pas une part de bluff du genre : « je vais te couper le bras, mais si tu résistes trop, je ne te couperai que l’avant-bras » ?. Dit autrement, il parait peu probable, voire impossible de ne pas y « laisser des plumes ». C’est ce que relève l’association ADEMAT (Association pour la Défense et le Maintien et l’Amélioration de la Maternité) qui, dans un communiqué qui transpire l’inquiétude, traduit notamment que ce que l’ARS appelle « une évolution de l’organisation structurée et graduée du parcours de soin » par une « logique appelant à réduire l’offre de soins pour réduire les déficits », et dénonce : « Ils organisent le déclassement à petits pas pour arriver à leur fin ». En premier point, l’ADEMAT argumente « Remiremont perd sa néonatalogie à plus ou moins long terme », évoquant les conséquences : « retentissement sur le nombre d’accouchements, perte de qualité de prise en charge des patientes prises en urgence qui serviront à justifier la fermeture… après 2022 ».
« On ne parle jamais des besoins !»
Les inquiétudes
de l’ADEMAT portent également sur la chirurgie. Après avoir
rappelé les conclusions de l’audit, qui démontre de façon
spectaculaire une activité à Remiremont nettement supérieure à
celle d’Epinal : 3900 séjours à Remiremont contre 2480 à
Epinal en 2016. « Il y a volonté de ramener de l’activité
chirurgicale à Epinal » précise le communiqué qui soupçonne
également cette évolution envisagée « d’alimenter la
clinique privée d’Epinal qui se taille déjà la part du lion »
et d’envisager la conséquence pour Remiremont en terme de
nouvelles suppression de lits.
Plus globalement, l’ADEMAT
s’élève contre la philosophie qui préside aux réflexions et aux
décisions « Jamais on ne parle des besoins » et cite des
statistiques d’inégalités de santé, notamment en ce qui concerne
le taux de mortalité : « 12% de plus dans les Vosges que
la moyenne en France. Pire : la mortalité prématurée (avant
65 ans) est supérieure de 20% à la moyenne nationale (source
INSEE) ». Et l’ADEMAT de s’insurger « Avec de tels
indicateurs, il est impensable de diminuer l’offre de soins. Au
contraire, il faut la renforcer. C’est donc un véritable plan de
sauvegarde, de sauvetage et d’amélioration de notre système
hospitalier que nous attendons. L’humain doit prendre le pas sur
l’économique ».