Lorsqu’on regarde la maison du 44 rue Charles Gaulle, celle qui est
actuellement aux mains des démolisseurs, on a peine à imaginer ce
que la façade aussi austère qu’imposante et fatiguée de
l’immeuble cache derrière elle. Des anciens locaux industriels
sont en train de disparaître et, avec eux, une page de l’histoire
locale. Cette maison, une des plus ancienne de la commune, a en effet
abrité durant quelques décennies les Ets Eugène Lambolez qui, au
faîte de leur activité comptait une trentaine de salariés et, bien
évidemment, des locaux spacieux capables de répondre aux impératifs
de production. Accolé au magasin, le « bar des Arcades» -
ancien « Bar L’Excelsior » tenu par le père de Daniel
Georges – va lui aussi être rasé.
« L’histoire de
l’entreprise commence au début des années 1930 lorsque Eugène
Lambolez rachète la propriété qui abritait alors le garage
Fréchin » raconte Joëlle Lambolez, épouse de Jean (décédé
en 2006), fils d’Eugène « Originaire de Rupt sur Moselle où
il est né en 1901, Eugène a souhaité créer son affaire à
l’instar de son beau-père Maurice Hans industriel textile au
Ménil ». Spécialisée dans l’électricité industrielle et
le bobinage de moteurs industriels, les compétences reconnues de la
société seront utilisés pour de nombreux chantiers, dont certains
de belle dimension, comme le barrage hydraulique du lac Blanc – lac
Noir.
Une voiture électrique
Plusieurs épisodes marquants de l’entreprise ont été écrits durant la guerre : « Alors que la police française aux ordres des Nazis venait réquisitionner du matériel dans l’atelier, Eugène s’y est fermement opposé. Il a été tiré d’affaire par son épouse qui est arrivée en parlant en Allemand… ». Autre anecdote, en pleine période de pénurie de carburant, Eugène avait conçu et construit une voiture électrique qui a été dérobée par des Allemands et finalement retrouvée à Gérardmer. Eugène décède dans les années 1950. Il avait une cinquantaine d’années. C’est son fils Jean, alors âgé de 15 ans qui reprend l’affaire avec sa mère. L’entreprise se poursuit avec l’aide précieuse d’un ingénieur embauché pour la pérenniser. « Jean, mon mari, a souhaité développer la partie magasin » se souvient Joëlle « Particulièrement tout ce qui touche à la radio. C’est notamment lui qui sera appelé pour la construction du relais de télévision ». Mais la crise économique des années 1970 qui touche l’industrie textile réduit les commandes à « peau de chagrin ». L’activité se met en berne avant de sombrer. De son côté, le magasin qui survivra à l’arrêt de l’activité industrielle, fermera ses portes en 2006, année qui a vu la disparition de « Jeannot ».
Une cinquantaine de places de parking
Une fois ces vastes locaux détruits et le terrain dégagé, travaux dont la fin est prévue un peu avant la fin du mois de février, c’est donc une belle surface qui a désormais être transformée en parking « Capable d’accueillir une cinquantaine de voitures » confie Eric Colle « Une belle bouffée d’oxygène pour les commerces du secteur qui souffrent du manque de places de stationnement ».