2023_09_23 Rouge Gazon autres points de vue 1 - le-thillot.com : l'actualité en Haute Moselle

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SAINT MAURICE SUR MOSELLE
Rouge Gazon : autres points de vue (1/2)
Depuis des dizaines d’années, les projets économiques voient le jour sans se soucier de leurs impacts environnementaux. On commence aujourd’hui à en payer le prix fort, qui ne cessera d’augmenter : bouleversement climatique engendrant incendies gigantesques au Canada ou en Australie et même en France, inondations catastrophiques au Liban, ou à une échelle plus locale, périodes de chaleur excessive ou de pluies diluviennes. On peut également évoquer ce rythme jamais atteint de disparition d’espèces et de la biodiversité. Aujourd’hui, les gouvernements planétaires, conscients de la catastrophe qui guette, sont dans l’obligation d’agir, en ayant notamment un regard pointu sur tout nouveau projet. Nombreuses sont les situations où des projets économiques se heurtent à des considérations environnementales. La plupart du temps, des compromis permettent de concilier les points de vue.
Ce n’est pas le cas au Rouge Gazon où Thierry Rigollet a entamé une campagne afin de tenter d’inverser la décision de la SAFER, arbitre impartial composé de représentants d’une pluralité d’organismes aux compétences aussi diverses que pertinentes sur le sujet.
Au lendemain de la séance exceptionnelle du Conseil Municipal de la commune réuni en date du 28 août dernier est paru un message (voir ICI) qui reprend l’argumentaire défendu par le maire qui s’est également exprimé dans certains media, dont Vosges Télévision (voir ICI )
Une campagne médiatique à laquelle répond Thibault Hingrey, chargé de ce dossier au Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) Lorraine, qui revendique dès ses premiers mots « Une neutralité indispensable », avant de reprendre l’historique du dossier. « Les chaumes, qu’il faut bien différencier de l’auberge, appartiennent à un propriétaire privé qui a souhaité les vendre à un autre privé. Une situation qui, au vu de la qualification agricole et forestière, a incité la SAFER à initier une démarche de préemption, dossier intégrant les candidats pour acquérir ces terres, notamment un privé qui avait pour projet de créer une réserve de chasse, rejoint par les promesses d’achat de la commune et du Conservatoire des Espaces Naturels Lorraine. ». Au terme des nombreux aller-retour du dossier dans les administrations et organismes, le premier candidat était évincé au titre de la préservation de l’environnement, permettant à la SAFER de devenir propriétaire des terrains. N’ayant pas vocation à les garder, elle entreprenait alors de communiquer sur la revente de la totalité du lot en sollicitant la commune et le CEN Lorraine. Une autre candidature, porté par Francis Couval, s’intéresse de plus à une toute petite partie des parcelles, hors du périmètre acquis par la SAFER.
« Le Conservatoire des Espaces Naturels ne travaille pas contre les communes, mais avec elles » reprend le technicien « Deux réunions préparatoires ont été organisées par la SAFER, afin de tenter de trouver des arrangements entre les deux candidats, définir un projet commun et travailler ensemble. Mais dès la première réunion, nous avons été refroidis, Mr le Maire de St Maurice se considérant déjà comme propriétaire des terrains, ignorant alors que le conservatoire avait également fait une promesse d’achat. Les discussions n’ont abouti à rien, malgré les propositions que nous avons faites qui ont rejetées par le maire ». Des rencontres qui ont semé l’inquiétude par la vision de Thierry Rigollet concernant ce site sensible, qui ont motivé le maintien de la préemption du CEN Lorraine à titre environnemental sur tous les terrains. La commune confirmant également son intention, il revenait donc au comité technique de la SAFER le soin d’arbitrer et prendre une décision. « Les options étaient d’attribuer la totalité du lot à l’un ou à l’autre, ou encore de le scinder en deux, solution finale adoptée par le comité SAFER » enchaine Thibault Hingray « La partie Sud d’une trentaine d’hectares autour de l’auberge revient à la commune afin de maintenir l’exploitation de l’auberge et du ski alpin et fond, et la partie Nord concernant quelque 80 ha de la ferme des Neufs Bois au Conservatoire pour son intérêt biologique et de quiétude ». Une décision qui a fâché en profondeur Thierry Rigollet qui a débuté son opération de lobbying afin de tenter de faire changer l’attribution décidée par la SAFER. Le technicien du CEN Lorraine enchaîne : « Notre rôle consiste à accompagner les collectivités dans l’intérêt de la biodiversité, du paysage et l’activité locale ou traditionnelle - pour ce qui concerne ce projet de maintenir l’agriculteur et ses pratiques douces sur place, les chemins de randonnée et pistes de skis existants, et étudier le site sur le long terme en veillant à ne pas l’artificialiser plus qu’il ne l’est déjà et maintenir cette quiétude que l’on ressent sur le site, avec un projet de récréer un lieu d’informations visiteurs dans la ruine de l’ancienne ferme et non un aménagement de 5 chambres 5 étoiles faisant partie du projet du Groupe Morlot, nécessitant la mise en place des réseaux électrique, téléphonique, d’assainissement, qui risque d’avoir des impacts forts sur la faune ».
D’autant que la chaume des Neufs-Bois est un lieu particulièrement intéressant, sur lequel le Grand Tétras a été observé, tout comme l’orchis moucheron, petite orchidée très rare sur le massif et plus globalement une grande quiétude favorisant une biodiversité très riche.
(à suivre)
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